Lorca dans l’attente d’un nouveau binôme à sa tête

C’est sans directeur général (Philippe Dessertenne ayant quitté le groupe la semaine dernière) et sans président (Christian Sondag n’ayant pas été réélu en tant qu’administrateur lors de l’AG statutaire à huis clos quelques minutes avant) que s’est déroulée l’assemblée générale ouverte aux parties prenantes du groupe Lorca, mardi 2 décembre, à Saint-Julien-lès-Metz (Moselle). Un nouveau président devrait être élu ce 4 décembre et le recrutement d’un directeur général est en cours.

« Sur cet exercice, rien ne nous a portés, tout nous a freinés », résumait Philippe Ahl, directeur administratif et financier du groupe. 2024-2025 a démarré par une moisson catastrophique tant sur le plan qualitatif (PMG, protéines) que quantitatif (509 000 t pour le groupe contre 582 000 t sur l’exercice précédent). De plus, les livraisons de céréales ont été fortement perturbées par la fermeture de l’écluse de Müden (Allemagne), entraînant au 30 juin un niveau de stocks inhabituellement élevé.

Du mieux pour l’élevage

La note positive vient de l’élevage avec des prix historiquement hauts tant sur la viande que sur le lait, démontrant l’intérêt de la polyculture-élevage en Lorraine. « Au final, avec une collecte de céréales en recul de 15 %, le chiffre d’affaires global de la coopérative recule à 240 M€ (contre 267 M€) pour un résultat de 2,6 M€ supérieur à l’an passé (2,2 M€) grâce à une bonne anticipation des risques. » Solagri, filiale négoce du groupe, a également gagné des parts de marché et affiche un chiffre d’affaires en hausse à 28 M€.

Autre note positive de l’automne 2025 : le franc succès de la 15^e édition du semi-marathon des coops organisée en Moselle sur les terres de Lorca, avec EMC2 et Area.

Maintien des investissements

Les activités de diversification ont dû également faire face à une consommation en berne, notamment en jardinerie et matériaux, en raison des aléas climatiques et de l’instabilité politique. Le chiffre d’affaires progresse cependant de 1,7 % (72,2 M€).

Au final, le chiffre d’affaires consolidé du groupe recule à 383,6 M€ (contre 395 M€) pour un résultat net de 1,5 M€ (contre 2,6 M€). Le niveau d’investissement a été malgré tout similaire à l’exercice précédent, avec 9,8 M€ dont un peu plus de 1 M€ dans l’usine d’imprégnation d’urée entrée en fonctionnement cet automne.

Situé près de la frontière allemande, le silo de Volmunster, deuxième silo de la coopérative en termes de réception lors de la récolte 2025 (15 000 t) est en pleins travaux pour multiplier sa capacité par 2,5 (5 200 t) et fluidifier la logistique. Cela permettra notamment de répondre au développement de la part de marché du groupe en Allemagne.

Cap sur 2030

L’avenir, c’est également le déploiement de Cap 2030, le projet stratégique du groupe élaboré sur l’exercice 2024-2025. Il repose sur quatre piliers : la durabilité (emmener les adhérents vers des pratiques plus résilientes, plus efficientes et plus économes pour faire face au changement climatique), l’innovation (intégrer l’agriculture de précision, les plateformes connectées, l’intelligence artificielle, moderniser le système d’information du groupe, renforcer la cybersécurité), la compétitivité (mieux maîtriser les coûts, mutualiser les ressources, massifier les volumes, optimiser la logistique) et l’engagement coopératif (renforcer la proximité avec les adhérents et faire monter les salariés en compétences).